COMMUNIQUÉ
Les politiques néolibérales, appliquées depuis des décennies, ont aggravé les conditions de vie des peuples Nord Africains. Les termes des grands bailleurs de fonds ont négligé, par les politiques d’ajustement structurel, le secteur agricole en s’appuyant sur l’agriculture exportatrice et le renforcement du pouvoir compétitif dans les marchés internationaux afin de se procurer de la monnaie forte pour rembourser les dettes qui inonde les pays de la région.
Pas seulement, mais ces politiques ont appauvri les petit.e.s producteur.trice.s des aliments par la dépossession de leurs terres et des autres ressources accaparées par le grand capital dans un processus d’agression néolibérale: la privatisation des terres des sociétés étatiques (SODEA et SOGETA) au Maroc, des terres domaniales en Tunisie et des coopératives agricoles en Egypte et en Algérie..
Dans cette courbe ascendante de l’agression libérale sauvage sur les peuples de notre région et dans le reste du monde, le sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires est organisé aux Etats-Unis à partir du 23 Septembre 2021, dans un contexte mondial caractérisé par la propagation de la pandémie du Covid-19 qui a engendré la faim et l’exploitation. Ceci s’ajoute aux inégalités flagrantes dans l’approvisionnement du vaccin aux peuples pauvres en Asie, Afrique et Amérique Latine.
Les chiffres montrent un grave échec des efforts pour sauver les humains de la faim. En effet, 10% de la population mondiale (768 millions de personnes) ont souffert de la faim pendant 2020 et 30% (2.3 milliards de personnes) ont manqué une nourriture adéquate.
Devant ces chiffres, le sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires s’organise pour discuter de plusieurs questions importantes comme la faim, la biodiversité et les mesures nécessaires à réaliser les 17 objectifs du développement durable. Nous considérons que ce sommet ne serait qu’une nouvelle opportunité pour les entreprises multinationales de renforcer son emprise sur la nourriture mondiale, l’accaparement des terres et des ressources, la destruction de la biodiversité et l’aggravation des inégalités économiques et de la faim.
Des représentant.e.s des peuples indigènes, des petit.e.s paysan.ne.s et des travailleur.euse.s dans la mer et dans l’agriculture de plusieurs organisations et associations locales participeront au sommet au côté des délégations officielles des hommes d’affaires, des investisseurs capitalistes et des entreprises multinationales.
Cependant, le sommet ne défend que les intérêts des riches qui influencent directement les décisions et les recommandations. Alors, les petit.e.s paysan.ne.s et pêcheur.euses et les femmes ne seront pas considéré.e.s dans ce sommet d’où l’impératif de créer une alternative d’en bas.
Les vrai.e.s producteur.trice.s de la nourriture au Nord Afrique n’ont pas de place que par la solidarité basée sur la synergie et la complémentarité, sans aucun but lucratif et qui répond aux besoins de nos peuples d’une bonne nourriture durable dans le respect de l’environnement et la biodiversité.
C’est un sommet brillant et camouflé par les auras de la falsification. Dans le Réseau Nord Africain pour la Souveraineté Alimentaire, nous haussons notre voix que nous ne sommes pas neutres par rapport à l’organisation du sommet, plutôt nous sommes contre.
Nous déclarons alors:
- Le sommet donnera aux entreprises multinationales l’opportunité pour s’accaparer les chaînes de valeur et du commerce de la nourriture mondiale pour des fins lucratives.
- La nécessité du militantisme des petit.e.s producteur.trices de la nourriture pour des alternatives populaires basées sur le projet de la souveraineté alimentaire, l’agroécologie et contre le pillage des ressources.
- L’importance d’unifier les luttes des des petit.e.s producteur.trices de la nourriture afin de réaliser l’unité du grand Maghreb selon une vision d’en bas.
- La confrontation avec le système de production agricole capitaliste exportateur et intensif qui a commencé à se propager dans nos pays surtout au Maroc, en Tunisie et en Egypte.
- Le soutien de la résistance des petit.e.s paysan.ne.s, des travailleur.euse.s de l’agriculture, les pêcheur.euse.s et des pastoralistes contre la surexploitation dont ils et elles souffrent.
Luttons pour la construction des outils de l’émancipation des des petit.e.s producteur.trices de la nourriture en Afrique du Nord.
23 Septembre 2021
Le secrétariat régional du Réseau Nord Africain pour la Souveraineté Alimentaire.