Secrétariat régional: communiqué à l’occasion du 8 mars 2020, Journée internationale de la femme


Des millions de femmes vivent quotidiennement des diverses formes d’oppression et de violence générées par la cohésion de la persécution patriarcale et de système capitaliste. Les femmes portent le poids de la vie et leur misère après que le système capitaliste a exploité leur travail où elles se trouvent, épuisant les ressources naturelles de leurs populations, nourrissant les guerres et le racisme et les émigrants de force de leurs terres. Alors que les femmes du monde se préparent à commémorer leur journée internationale, le réseau nord Africain de la souveraineté alimentaire salue toutes les femmes qui luttent  pour une vie meilleure sur la planète, sans relations de domination, de vol et de conflit, et fondée sur l’égalité, la paix, la coexistence et la souveraineté des peuples sur leurs terres et leurs ressources.

À l’occasion de cette journée du 8 mars, les paysannes des campagnes et milieux ruraux de l’Afrique du Nord continuent de résister à l’avancée du système agricole industriel exportateur dominant, de maintenir leurs terres et leurs semences, de résister à l’expropriation des terres et de l’eau et la pollution des puits en raison des activités extractives. Ces femmes, qui travaillent dur  pour une  agriculture qui assure  la nourriture de leurs familles pauvres et soutiennent les systèmes agro-écologiques, travaillent toute la journée sans contrepartie, ne bénéficient d’aucun soutien des gouvernements de leurs pays et sont toujours confrontées au risque de l’oppression masculine de l’harcèlement et de la violence.

Les lois et traités internationaux qui prévoient des droits humains, y compris ceux qui criminalisent la violence et les formes de discrimination à l’égard des femmes, ne restent que des annexes, ratifiées par des régimes non démocratiques pour masquer les effets destructeurs résultant de la conclusion d’accords commerciaux, qui recolonisent le les peuples de notre région et paillent leurs ressources et détruisent l’environnement et la nourriture, et brisent les fondements de l’égalité et la justice sociale et économique environnementale .

Les femmes des villages, qu’elles soient consommatrices ou productrices, et les femmes exploitées dans le secteur de l’agriculture d’exportation souffrent de plus en plus de la pauvreté et de la misère en raison de l’attaque généralisée sur les services de santé et d’éducation, de la libéralisation des prix produits de consommation de base, de la privatisation des terres et de la le démantèlement des lois du travail, et elles attendent toujours la possibilité de la mort en raison de leur entassement dans des moyens de transport inappropriés et dégradants de leur dignité humaine.

Malgré leur position inférieure et leur faible affiliation syndicale, les travailleuses agricoles sont aux prises avec les infractions des patrons et se lèvent pour défendre leurs droits spoliés. Tout cela s’accompagne de la fragilité de leur situation sociale, lorsque les femmes des villages travaillant dans la terre et les ouvriers agricoles ont recours en raison de la  faiblesse de leurs ressources financières et du coût élevé de la vie aux microcrédits avec des taux d’intérêt élevés en échange d’hypothèques leurs propriétés et les institutions de microfinance les soumettent à un taux de remboursement intolérable.

Le Réseau nord-africain pour la souveraineté alimentaire dénonce fortement toutes les formes de discrimination et d’oppression qui ciblent les femmes et félicite vivement l’engagement des  femmes de la région dans la lutte de leurs peuples pour la dignité, la liberté, la justice sociale, la démocratie et l’égalité.

Le réseau également  soutient la résistance des femmes en Algérie, en Égypte, en Tunisie, au Maroc, en Palestine, en Irak, au Soudan, au Liban et dans le reste des pays arabes, et voit en eux un grand espoir afin de repousser la violence des politiques néolibérales qui détruisent les droits fondamentaux des femmes et renforcent les inégalités à leur égard.

Le réseau dénonce les guerres barbares menées par les puissances impérialistes mondiales en alliance avec les forces réactionnaires de la région, dont les premières victimes sont les femmes, et les peuples de la région en général, l’empoisonnent de l’environnement et la généralisation des immigrations forcés.

Le réseau soutient toutes les dynamiques de lutte féministe à travers le monde, appelant à des grèves féministes le 8 mars 2020 et l’appel de la marche mondiale des femmes pour le cinquième mouvement mondial, et salue ces luttes militantes visant à organiser le pouvoir collectif des femmes dans le but de combattre le système capitaliste mondial et le système patriarcal et mettre fin à toutes les formes de domination et la construction d’un monde solidaire.

Le réseau cherche à travailler avec tous les mouvements luttant dans la région pour une souveraineté alimentaire qui garantit la dignité et la souveraineté populaire des peuples de la région

Le Réseau nord-africain pour la souveraineté alimentaire est engagé dans la commémoration de cette journée historique de la lutte des femmes du monde et confirme sa détermination à poursuivre la lutte, à construire des liens de solidarité et à coordonner les efforts pour renforcer les résistances populaires, environnementales, des femmes en Afrique du Nord.

Le Réseau nord-africain pour la souveraineté alimentaire soutient les luttes des ouvrières  ostréiculteurs de la région de Gabès et des femmes d’El-Hawaidia contre le désastre environnemental des activités extractives en Tunisie et salue la résilience des femmes soulaliates défenseures de leur droit à la terre et les grèves des travailleuses agricoles au Maroc, et soutient la lutte des paysannes égyptiennes qui continuent de défendre leurs terres et résistent face à la répression brutale en Égypte, en particulier sur l’île de Warraq, et se tient à côté de la lutte des Algériennes impliquées dans le mouvement populaire algérien pour libérer leur pays.

Ainsi le Réseau nord-africain pour la souveraineté alimentaire, à l’occasion de la Journée internationale de la femme, réaffirme ce qui suit:

Premièrement: la nécessité de modifier le système de lois en Afrique du Nord qui régissent les conditions de travail des travailleuses rurales pour garantir des droits au travail sains et d’élargir le champ  de la santé et de l’assurance sociale pour inclure les travailleuses rurales en Afrique du Nord.

Deuxièmement: la nécessité de la lutte pour calculer le travail agricole et rural des ménages pour les travailleuses  en terres entant que partie du produit national brut

Troisièmement: la nécessité de lutter pour des lois qui garantissent l’intégrité physique et psychologique des agricultrices et des travailleuses rurales dans les cultures d’exportation agricole et les protègent contre les formes de violence et d’exploitation dirigées contre elles

Secrétariat régional du Réseau nord-africain de la souveraineté alimentaire

01/03/2020