8 mars 2025: La résistance des femmes se poursuit malgré les promesses de reconstruction et de sortie de la pauvreté



Le 8 mars 2025 intervient alors que les femmes continuent de souffrir et de lutter dans les zones de guerre, les camps de déplacés et les zones rurales où les taux de pauvreté sont élevés. Bien que le monde ait suivi à la fin de l’année dernière les images de la libération de femmes détenues dans les prisons du régime oppressif d’Assad en Syrie, et que cela ait coïncidé avec le début de l’accord de cessez-le-feu à Gaza en janvier, et que l’armée soudanaise, l’une des parties à la contre-révolution, ait repris le contrôle de la région de Gezira au Soudan, les meurtres, les destructions et les pillages sont des crimes qui se poursuivent en Palestine, au Liban, au Soudan, au Yémen, et dans diverses zones de guerre.

Les femmes des zones rurales poursuivent leur lutte quotidienne pour assurer les bases de la vie de leurs familles dans le cadre de politiques d’appauvrissement capitaliste brutales, sous prétexte de développement national, sans aucune garantie des droits économiques et sociaux. L’exploitation brutale du travail des femmes se poursuit, sans qu’elles aient le droit de s’organiser en syndicats indépendants.

Les plans de reconstruction à Gaza et en Syrie sont caractérisés par une interaction complexe entre les intérêts des forces d’extrême droite dans les pays occidentaux, les capitalistes et les régimes autoritaires dans la région arabe, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Ces plans sont basés sur des politiques néolibérales intégrées dans des cadres militaires et sécuritaires afin de garantir l’enchevêtrement continu des intérêts capitalistes. La discussion se concentre sur les projets d’infrastructure et d’immobilier qui profitent aux alliances commerciales avec les régimes autoritaires, tout en ignorant la réhabilitation des terres agricoles qui ont été détruites ou délibérément contaminées pendant les conflits.

La résilience des femmes dans les zones de déplacement et de guerre est évidente dans leur résistance à la famine et aux conditions inhumaines, alors qu’il est difficile d’accéder à l’aide humanitaire et que les femmes enceintes ne peuvent pas être hospitalisées. Au Liban et dans les camps de déplacés au Soudan, les cuisines communautaires ont joué un rôle vital en fournissant de la nourriture malgré les conditions difficiles. Le camp de Zamzam au Darfour, par exemple, fournit deux repas par jour à plus de 10 000 personnes déplacées, mais des problèmes de sécurité alimentaire subsistent en raison du manque d’eau et d’équipements propres.

À Khartoum, les femmes ont eu recours à l’agriculture à domicile face aux pénuries alimentaires, ce qui témoigne de leur créativité face à la faim qui menace leurs familles.

Loin des zones de guerre et de déplacement, les femmes travaillant dans l’agriculture souffrent de l’exploitation capitaliste dans l’agriculture d’exportation, du fait de la domination du capital sur les chaînes de valeur et de leur connexion au marché mondial pour réaliser des profits, sans droits équitables en matière de salaires et de travail, et même sans protection sociale. Malgré ces violations des droits, les femmes prennent l’initiative de lutter contre cette exploitation, en utilisant tous les moyens dont elles disposent dans nos sociétés, y compris la lutte au sein de syndicats indépendants, de coordinations et d’associations de femmes qui luttent contre l’oppression. L’expérience des travailleuses agricoles de la région de Khamis Ait Amira au Maroc est un exemple de résistance et d’organisation.

En ce jour du 8 mars 2025, nous appelons à la solidarité avec toutes les initiatives de lutte et tous les mouvements menés par des femmes dans notre région contre le capitalisme et les diktats de ses institutions telles que le FMI, la Banque mondiale et l’OMC, qui cherchent à étouffer les voix de la lutte et à renforcer l’exploitation capitaliste et l’oppression des femmes. 

Nous appelons toutes les organisations de lutte à soutenir ces mouvements et initiatives, que ce soit par la solidarité, les consultations ou la publication des histoires des femmes qui luttent chaque jour pour un avenir plus juste.

Faisons partie de leur lutte. 

Le Réseau SIYADA : Pour une souveraineté populaire sur les systèmes alimentaires et sur les ressources